25 000 pigeons aux nues

25 000 pigeons aux nues

Les colombophiles d’Europe réunis à Boé. PHOTO CM

25 360, c’est le nombre de pigeons qui attendent patiemment d’être lâchés en direction du Nord par un groupe de 26 colombophiles. Il y a l’Agenais Jean-Michel, le nordiste Samir, mais aussi des Belges, Hollandais, Anglais, Luxembourgeois, avec Silvia, Paul, Rob, Ronnie, Franky, huit nationalités et tous passionnés de pigeons voyageurs à s’être installés sur le parking du marché aux bestiaux de Boé.

Leurs précieux volatiles ont pris place dans huit semi-remorques spécialement aménagés. Pour l’instant, pas de battement d’ailes, la troupe roucoule patiemment en attendant d’être lâchée au petit matin.

Jean-Michel Havez, président du Pigeon Sport Agenais, explique : « C’est une véritable compétition internationale qui va se dérouler au départ d’Agen. Lorsque nous allons ouvrir les portes des camions et que les pigeons pourront s’envoler, ils auront devant eux des distances de plusieurs centaines de kilomètres à parcourir à tire d’ailes. »

Le principe de ce championnat de pigeons voyageurs est simple : le premier qui rentre chez lui a gagné. Sauf que dans le cas des oiseaux stationnés à Boé, le domicile réel est éloigné de 700 à 1 300 kilomètres. Presque une paille pour ces pigeons particulièrement véloces.

De 60 à 80 kmh

Samir, colombophile du Pas-de-Calais : « Nous scrutons la météo. Dans les jours à venir, dès qu’un rayon de soleil va apparaître au petit matin, nous allons ouvrir les portes et les milliers de pigeons vont s’envoler vers leur pigeonnier respectif. Ils sont grégaires et vont voler en groupe au départ, puis chacun va prendre la direction précise de sa maison. Si un vent de bec (de face) les gène ils seront limités à 60 kilomètres par heure. Par contre, si le vent est poussant ils pourront atteindre 80 kilomètres par heure. Se faisant, les pigeons du Pas-de-Calais arriveront en fin de journée, et les Hollandais seront chez eux en début de nuit. Une bague électronique équipe chaque pigeon, et dès qu’il se pose dans son pigeonnier elle envoie un signal. »

À l’énoncé des performances de ces champions volants, difficile d’imaginer que de telles distances sont possibles à la seule force des ailes. Jean-Michel poursuit : « Nous entraînons les pigeons sur des distances de 10 à 50 kilomètres et les lançons sur des grandes distances à partir de l’âge d’un an. L’an dernier, c’est un Anglais qui avait gagné alors qu’il n’avait pas la distance la plus courte. Les Belges sont vraiment très forts mais les Hollandais deviennent progressivement les maîtres des cieux. Tout cela est mystérieux, nous ignorons comment le pigeon se repère mais c’est fascinant de les voir arriver à bon port en si peu de temps. »

Source Sud Ouest http://www.sudouest.fr/2017/07/01/25-000-pigeons-aux-nues-3578942-3632.php