Alain Barthélemy, arbitre international

Publié le 24/01/2021 à 05:09 , mis à jour à 05:14 https://www.ladepeche.fr/2021/01/24/rencontre-avec-alain-barthelemy-arbitre-international-9330301.php

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Tout a commencé par un envol de pigeons autour du clocher de l’église. C’était assez impressionnant et beau à la fois. Une Villebrumiéraine nous raconte qu’il y a une trentaine d’années, elle achetait des pigeons pour les cuisiner, là où est installé l’actuel notaire, juste à côté de l’église. Intrigués, nous nous demandons s’il y a un rapport. Interrogée, cette passante nous conseille, en nous indiquant son adresse, d’aller voir Alain Barthélemy.

Alain, vous êtes, paraît-il, un connaisseur en matière de pigeons ?

Ah ! ça oui, je suis un connaisseur. Je suis colombophile depuis 1977, et cette passion, que mon épouse Dominique accepte, m’est venue de mon père. Il vivait là où est le notaire et élevait des cochons et des poules. Un pigeon bagué s’est un jour réfugié chez lui. Il l’a soigné, nourri et logé pendant plusieurs mois. Il a averti son propriétaire à Rodez, puis l’a relâché quand le pigeon a été en état de voyager. Quelques mois plus tard, ce Ruthénois lui a fait parvenir deux couples de pigeons voyageurs non bagués ; cela a été le début de l’histoire. Mon père m’a dit plus tard que si je voulais avoir des pigeons, je devais avoir mon colombier, je l’ai construit plus tard.

Alors, que se passe-t-il à l’église et quel rapport avec vos pigeons ?

En fait, à l’église, ce sont des pigeons qui descendent de pigeons domestiques et qui sont retournés à l’état sauvage. On les appelle aussi touriers ou pigeons de clocher. Ils n’ont rien à voir avec mes pigeons qui sont des pigeons voyageurs. Ces touriers se servent du clocher comme point d’observation car le plus haut. Cependant, ils salissent beaucoup autour d’eux et véhiculent des parasites. Ils ne se mélangent pas avec les miens et ne les gênent pas particulièrement.

Et vos pigeons voyageurs, que peut-on en dire ?

Ceux que j’élève sont pour des courses de vitesse. J’ai des bleu barré, des écaille rouge, des meunier et d’autres encore. Pour une course, par exemple, un camion va emmener les pigeons à Lille. De là, ils vont rejoindre leur domicile à environ 810 kilomètres en une dizaine d’heures. Un système de bagage électronique nous permet de connaître le classement d’arrivée. Je suis arbitre national et international de lâchers de pigeons. J’ai la licence n. 4756, dans la dix-septième région de France. Je fais partie de la société Messager montalbanais qui regroupe les colombophiles locaux, dont le président est Philippe Rescousserie.

Ces pigeons sont donc de vrais sportifs.

Oui. Je m’en occupe tous les jours. Ils peuvent ainsi concourir en vitesse : de 0 à 250 km ; en demi-fond, de 250 à 500 km, voire de 500 à 1 200 km en fond. Imaginez-vous qu’il existe une bourse aux pigeons, et même en Belgique, des paris d’argent sur les courses ! Ils sont uniques. Une bague matricule leur est posée à leur cinquième jour. On sait exactement quel pigeon est à quel propriétaire, et ils reviennent toujours à leur lieu de naissance.

En quittant Alain, nous nous sentons pousser des ailes !

Correspondant