La Colombophilie a-t-elle encore un avenir
La colombophilie a-t-elle encore un avenir ?
Depuis longtemps déjà je suis amené à participer à différents niveaux à la réflexion sur notre sport favori.
Il y a en tout cas une certitude : si nous n’évoluons pas nous disparaîtrons. Encore faut-il que l’évolution ne se fasse pas à marche forcée et tienne compte des possibilités et des souhaits des amateurs, hobbyistes et professionnels.
Les amateurs
C’est un des rares sports, sinon le seul, où les hobbyistes (amateurs) et professionnels dont certains sont même organisés en société participent aux mêmes épreuves. Il faut évidemment en tenir compte dans la réflexion, chacun ayant sa place, son rôle à jouer dans le sport de demain ! Malheureusement il faut bien constater que lors de la précédente législature tout ou presque a été fait dans un sens !
Il est incontestable que l’âge moyen des pratiquants est assez élevé. Aussi une des premières obligations de nos (nouveaux) dirigeants est d’en tenir compte. Il serait stupide de favoriser la disparition des sociétés de proximité qui accueillent encore un grans nombre d’amateurs souvent âgés et/ou sans moyen de locomotion !
Contrairement à ce que de « purs financiers » pourraient penser ce n’est pas en précipitant la disparition des « petites » sociétés que le problème auquel nous sommes confronté sera résolu, au contraire ! Si tel devait être le choix cela précipiterait la disparition de l’immense majorité des colombophiles et l’enrichissement de quelques-uns qui ont fait de notre sport un véritable métier !
La promotion de notre sport doit être entièrement repensée. Le peu qu’on a fait ou tenté de faire n’a pas donné de résultats ou si peu !
Des initiatives nouvelles comme celle tentée, avec un succès intéressant, à Charneux par Philippe HOGGE qui a créé un colombier d’école pourrait être une des nouvelles pistes intéressantes.
L’organisation
Il faut bien constater que malgré les efforts de certains on continue à faire les choses à l’envers dans ce domaine.
On continue à établir les programmes de concours en fonction des championnats quasi immuables depuis des décennies sauf qu’on n’a pas cessé de les multiplier ! Il me semble plus rationnel d’établir d’abord les programmes qui doivent évoluer et, sur cette base, les différents championnats dont le nombre me semble pouvoir et devoir être réduit. Ils coûtent cher à la RFCB et ne concernent qu’un tout petit nombre de pratiquants qui s’y intéressent !
A ce propos est-il sérieux de ne pas prendre en compte la distance des colombiers pour déterminer la catégorie dont chaque épreuve relève ?
Les championnats pourraient être limités à maximum 4 voire 5 catégories par exemple vitesse jusque 250 km, petit demi-fond de 251 à 400 km, grand demi-fond de 401 à 600 ou 650 km et fond + de 650 km, voire grand fond + de 800 km.
Une limitation drastique du nombre de concours organisables devrait être imposée : par exemple 1 concours de fond par semaine et 1 de grand fond par quinzaine, voire par semaine.
Fond et grand fond devraient rester dans le giron de la RFCB. En demi-fond seuls 3 ou 4 concours continueraient à être aux mains de la RFCB et seraient « protégés ».
Les programmes de demi-fond devraient revenir aux EPR ou provinces voire à une association d’EPR ou de provinces selon le cas.
Une erreur des organisations actuelles est de confondre trois activités pourtant bien spécifiques : le convoyage, les lâchers et enfin le jeu. De là naissent d’innombrables malentendus et conflits parfaitement stupides et dévastateurs.
Le risque est grand si nous n’y prenons garde de voir la protection animale nous imposer des contraintes dans un proche avenir vu les excès commis : trop de concours de fond et particulièrement exagération en ce qui concerne les concours de plus de 600 km auxquels peuvent participer les yearlings. Si nous refusons d’en tenir compte on doit craindre des règles imposées de l’extérieur !
Le convoyage
Des progrès ont déjà été faits mais on est encore loin de l’idéal en la matière. Un convoyage et donc un seul lieu de lâcher par EPR, par secteur ou par association des uns ou des autres permettrait de réduire les coûts pour les pratiquants. Il conviendrait d’établir trois lignes de vol par exemple est, centre et ouest et d’imposer aux différentes entités (EPR, provinces ou association de plusieurs) une et une seule ligne de vol pour établir leurs programmes sans dérogation possible. Il n’y aurait donc plus de pigeons qui se croisent ! Que viennent faire par exemple des pigeons anversois sur la ligne de l’Est ??
Les lâchers
Deux objectifs à poursuivre : lâchers par couloir S/N et le plus petit nombre de lâchers possible en fonction, évidemment, de la distance.
Un bel exemple, à développer, a été fourni en 2018 par le secteur 1 de l’EPR L-N-L : trois lâchers jusque Trelou et lâcher unique (pour vieux et yearlings) à Epernay et au-delà. Il en résulterait de plus beaux contingents et une diminution des risques d’erreur au lâcher.
Le jeu
Il faut favoriser le JEU LOCAL où chacun a sa chance. Au-delà il faut laisser la liberté aux sociétés de créer ou non des groupements plus ou moins importants dans le respect évidemment de la législation colombophile. Seuls le lieu de lâcher et le lâcher seraient imposés à TOUTES les sociétés grandes ou petites mais le jeu resterait libre. Seules obligations acceptables le concours de l’organisateur et le local. Tout autre jeu s’il était obligatoire devrait être GRATUIT.
Comme le monstre du Loch Ness cela fait des années qu’on en parle mais on ne voit rien de concret en matière d’uniformisation des bulletins d’enjeu des différents concours. N’est-ce pas une tâche à laquelle devraient s’atteler les mandataires récemment élus ? Etablir un et un seul modèle de souche avec formule excel pour tous les niveaux et pour tous les concours semble encore aujourd’hui bien difficile à réaliser. Pourquoi ne pas, par exemple, partir du modèle informatisé du CFW en l’adaptant sans doute ? Chacun aura pris connaissance avec stupéfaction de l’article de Patrick Philippens dans Pigeon Rit. Nous voilà encore contraints par ce contrat signé par l’ancienne direction pendant … 2 longues années au moins. Nos nouveaux dirigeants auront à cœur de réaliser l’uniformisation des bulletins d’enjeux pour TOUS LES CONCOURS du local au national durant ce laps de temps avec un bénéfice inestimable pour tous ! On peut rêver, non ?
Les concours
Outre ce que j’ai écrit ci-dessus, pour donner un avenir à notre hobby il est URGENT et INDISPENSABLE de réduire drastiquement le nombre d’épreuves à tous les niveaux ce qui évidemment augmenterait les contingents et réduirait le coût pour les pratiquants. Un concours de vitesse et un de petit demi-fond par semaine cela me semble très largement suffisant pour satisfaire le plus grand nombre sinon tous les pratiquants de notre hobby !
A une époque où le nombre d’adeptes ne cesse de diminuer est-il sérieux de continuer à présenter des programmes pléthoriques ?
La colombophilie tirerait sûrement grand profit et serait plus sexy pour de potentiels nouveaux adhérents dans un monde qui change. La famille ne serait plus totalement sacrifiée au « dieu » pigeon !
En ce qui concerne la Wallonie et sans doute demain nos amis flamands il faut ABSOLUMENT cesser de réfléchir « province » et penser une nouvelle organisation au niveau EPR voire au niveau de plusieurs EPR.
Si nous souhaitons vraiment donner un avenir à la colombophilie il faut l’adapter à un monde qui change. Notre hobby semble sclérosé alors que les conditions sont tout à fait différentes de ce qu’elles furent au cours des années « glorieuses » : chute vertigineuse du nombre d’affiliés, du jeu d’argent, championnats, programmes, exigences des familles.
Ces réflexions , sans doute partagées par un (très) grand nombre de « colèbeus » ne prétendent nullement constituer la « bible » du futur de notre sport, mais j’ai la faiblesse de penser qu’elles devraient retenir l’attention et susciter un vrai et sérieux débat entre gens de bonne compagnie.
En effet, depuis l’avènement et le développement d’internet, facebook, twitter, instagram,… on voit malheureusement « fleurir » un nombre incroyable de stupidités quand ne s’y ajoute pas une grossièreté, une vulgarité inqualifiables et inacceptables !
C’est ainsi qu’il y a deux ou trois ans j’ai cessé tout échange épistolaire avec un monsieur peu recommandable dont je tairai le nom mais qui, paraît-il, serait chargé de la communication et du site de l’AWC dont il était le pire des détracteurs au moment de sa constitution !
Je ne peux et ne veux croire que ce soit possible, même si parfois la réalité dépasse la fiction !
Fernand DESCHAMPHELEIRE
Président de la Royale Egalité Chênée
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