Le Bain des pigeons

Le bain.

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Les pigeons se baignent très volontiers, comme la plupart des oiseaux. Même en hiver, ils pénètrent dans l'eau très fraîche et s'y ébrouent avec volupté. Pourquoi ?

La plupart des plaisirs ont – à la base tout au moins – un besoin physiologique.

Que fait donc un bain ?

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L'eau de bain, c'est d'abord pour se laver. L'eau mobilise ou dissout les déchets d'origine cutanée (spasmes de la peau, c'est - à - dire les parties mortes de l'épiderme en continuel renouvellement), et ceux venant du plumage (sécrétions séchées de la glande uropygienne – fragments de plumes). L'enlèvement de ces déchets est en effet nécessaire à la « respiration cutanée » du pigeon, dont la peau, très irriguée par de nombreux vaisseaux sanguins, est très perméable. Les intoxications suivant l'application excessives de certaines pommades ou liquides insecticides le montrent parfaitement (dans le traitement de la gale ou du syringophillus en particulier).

Cette perméabilité diffuse de la peau qui ne contient pas de glandes sudoripares (de la sueur) est primordiale. Dans la même optique, l'entretien de la teneur en eau du plumage, gage de sa souplesse et de sa résistance, passe par une exposition régulière à l'eau (pluie ou bains).

Enfin l'apport d'humidité est indispensable à l'embryon pendant la période d'incubation. En période de grande sécheresse (et chaleur) ou dans les colombiers particulièrement secs (grenier avec cheminée), l'embryon se déshydrte progressivement, ainsi que les membranes de l'oeuf qui l'entourent. Au moment de l'éclosion, l'embryon affaibli par cette déshydratation doit fendre des membranes raccornies. Si bien que beaucoup ne parviennent pas à sortir de l'oeuf et « meurent à l'écaille ». L'apport d'humidité par le plumage des parents après le bain est donc nécessaire souvent , et jamais superflue.

A l'eau de bain, on peut ajouter toutes sortes de choses. Il y a la tradition, le commerce et la science.

La tradition, c'est une poignée de sel dans le bain. Il paraît que ça chasse les poux. C'est bien sûr, une plaisanterie. Une poignée de sel dans 10 L d'eau, cela fait à peu près 5 – 6 grammes par litre, c'est- à -dire moins que n'en contient le sang du pigeon (9-10 g/l) dont se nourrissent les tiquets par exemple. Tout au plus cela a t'il une incidence sur l'équilibre ionique de l'eau (équilibre calcium-sodium).

Le commerce , ce sont ces « sels de bains » à base de borate de soude parfumés généralement aux extraits de pin. Là aussi il y a « adoucissement » de l'eau de bain, généralement calcaire. Les extraits de pin ont une influence répulsive sur les poux ( on sait que les bois de conifères ne sont jamais attaqués par les insectes) mais ne les tuent pas. Et comme les poux doivent retrouver un hôte très vite, ils quittent le pigeon le soir (ils fuient la lumière)pour aller...sur un autre. Le résultat est donc globalement douteux.

Nous abordons avec les sels de pins, d'odeur typique, le problème le problème de l'appétence du bain. Reconnaissons d'abord que l'odeur donnée aux différents produits a deux destinations principales : dans les médicaments, pour masquer une odeur ou un goût désagréable (autant et souvent plus à l'amateur qu'aux pigeons), dans les autres produits, donner au colombier une odeur agréable (anis dans le grit-parfum dans le blanc, etc...)

 

Les pigeons s'y habituent très bien, et je dirai même que cette habitude prise, ils sont désorientés quand ils ne la trouvent plus. Mais au début il peut y avoir quelques hésitations à boire (il faut alors les tenir au colombier)ou à pénétrer dans le bain. Cela n'est pas grave, rare d'ailleurs, et ne doit pas influencer l'attitude de l'amateur dans le choix de son additif dans l'eau.

Que souhaitons nous de ce produit ?

Nous recherchons une meilleure protection « physique » du plumage, afin qu'il résiste mieux à la pluie par exemple. L'emploi des produits siliconés n'ayant pas donné jusqu'à présent les résultats escomptés, nous nous en tenons au talc qui, en suspension dans l'eau du bain, se dépose en petite quantité, régulièrement sur le plumage lui conférant soyeux et «  glissance » à l'eau . Nous recherchons aussi l'élimination des parasites du plumage : lipeures (poux étroits et longs sur les barbes) qui percent les barbes le long de la hampe de la rémige, syringophillus qui fait casser les plumes sur le jabot au printemps, ménopon, gros pou blanc qui vit en colonies sous les ailes et sous le croupion.

C'est pourquoi on profite du bain pour 'tapisser » le plumage avec un insecticide. Celui-ci doit bien sur êtreinoffensif pour les pigeons (qui n'hésitent pas à boire , à l'occasion, l'eau du bain, parfumée ou non) et actif contre un maximum de parasites.
Tous les bons produits pour le bain réunissent maintenant toutes ces qualités et bien fou qui ne s'en servirait pas.

Les insecticides sont la plupart du temps, insolubles dans l'eau, si bien qu'ils sont dispersés (l'eau prend un aspect « laiteux ») et non dissous. Comme ces mêmes insecticides sont solubles dans d'autres produits (alcool-ether de pétrole-huile etc...) certains amateurs ont tentés d'employer ces solutions, espérant ainsi avoir une meilleure action. Malheureusement le « solvant organique » qui dissout l'insecticide, dissout le plus souvant le « vernis » provenant de la glande uropygienne qui imprègne le plumage.

Celui-ci devient alors perméable à l'eau et le pigeon prend l'aspect d'une éponge pour plusieurs semaines – Méfiance.

Après l'interdiction du lindane et du DDT dans ces produits, les insecticides les plus actifs – et – sans danger – sont le carbaryl et les pyréthrinoïdes modernes.

Joseph