Les Jeunes de l'année Dressage et Entraînement
Dressage et Entraînement Les Jeunes de l'année
Pour les jeunes de l'année, en effet, le but n'est pas le même que pour les sujets plus âgés.
Dès qu'ils sont adduits, ils commencent déjà d'eux-mêmes les entraînements. Chaque jour, ils font des sorties, agrandissant de plus en plus leur rayon d'action, faisant connaissance avec les alentours.
Le pigeonneau doit, autant que possible, être entraîné, l'année de sa naissance, afin de développer en lui le pouvoir d'orientation, qui varie d'un sujet à l'autre et est plus précoce chez certains.
On rencontre même des jeunes de l'année donnant de piètres résultats dans les concours de pigeonneaux et qui, à l'âge de deux ou trois ans, deviennent des " as ", se distinguant dans tous les concours et par tous les temps.
En général, le jeune sujet doit avoir régulièrement lâché cinq rémiges primaires de chaque côté avant d'être soumis aux entraînements.
Il faut, avant de le confier aux paniers, qu'il ai eu le temps de faire connaissance avec les éléments si changeants de notre pays car, lancés dans les voyages, ils devront vaincre la pluie, les vents contraires, les fortes chaleurs, etc...
Il s'agit, en l'entraînant, d'éveiller en lui le sentiment de la régularité au retour et il est bon, à cet effet, d'effectuer les premiers lâchers en compagnie de quelques vieux routiers et ce à des distances pas trop éloignées du colombier.
En ayant soin de choisir un temps propice, ces petits voyages seront répétés plusieurs fois à des distances variées et à des points différents, afin de faire comprendre aux jeunes élèves que le retour au colombier ne se fait pas toujours facilement et qu'il ne s'agit pas de se laisser entraîner à plusieurs kilomètres hors direction. Ils s'habitueront ainsi petit à petit aux temps les plus irréguliers.
Quand ils auront été lâchés plusieurs fois en groupe et à des distances différentes, on leur fera répéter la distance où ils ont été transportés en premier lieu, mais en effectuant le lâcher séparément, c'est-à-dire chaque sujet à intervalle suffisant pour qu'ils ne se rencontrent pas en l'air reviennent par leurs propres moyens. On répétera ainsi individuellement toute la gamme des distances parcourues en groupe.
Abandonnés à eux-mêmes, l'acuité de l'instinct d'orientation s'aiguisera à cette pierre de touche pour faire des sujets qui à l'avenir vous donneront pleine et entière satisfaction.
Ces étapes d'entraînement pour les jeunes de l'année seront fixées comme suit : 1, 3, 5, 10, 15, et 20 kilomètres environ du colombier.
Cette dernière de 20 kilomètres sera adoptée comme lâcher individuel avant chaque mise en loge, pour chaque sujet devant être engagé. Elle sera répétée le jour ou la veille de chaque enlogement avec grand profit au point de vue de la rapidité dans la rentrée.
Vous pourrez ainsi faire mille observations personnelles concernant la mise en forme tout en inculquant dans la mémoire de vos voiliers les empreintes profondes de la connaissance d'une ligne de vol assez rapprochée du colombier. Plus ils là connaîtront dans les moindres détails plus vous en retirerez de profit.
Je préconise ici la liberté individuelle à chaque sujet et pour cause : les lâchers effectués en bande n'on aucune influence favorable sur le développement du pouvoir d'orientation, seuls les plus intelligents se dirigent vers le toit de leurs amours et servent simplement d'entraîneurs aux autres.
Cela n'à l'air de rien, mais je puis certifier, pour l'avoir expérimenté pendant de nombreuses années, que l'amateur qui suivra mes conseils d'adopter la volée forcée à toute la colonie et la distance fixée à 20 kilomètres de vol, comme je l'ai indiqué, en retirera le plus grand fruit.
Le pigeonneau n'est pas complètement formé dès l'année de sa naissance et si l'on considère que les jeunes mâles, surtout, sont appelés à revendiquer les couleurs du maître, les années suivantes, je conseille fortement de ne pas les engager plus loin que 100 ou 150 kilomètres maximum, la première année.
Les femelles de valeur pourront poursuivre jusque 300 kilomètres et sont alors, chez les bons amateurs, conservées pour la reproduction les années suivantes. Ce sont souvent elles qui fondent les pigeonniers d'élite en rendant de la vitesse à leurs rejetons, accouplées avec des mâles plus âgés.
En règle générale, on rencontre plus de sujets femelles qui se distinguent dans les concours de pigeonneaux que de mâles.
Habituellement, les mâle sont plus développés, plus lourds que les femelles qui, elles, sont plus précoses. Ils sont aussi moins alertes, incapables de résister aussi longtemps à la fatigue.
L'amateur qui dispose d'une grande quantité de pigeonneaux et qui ne regarde pas à en sacrifier quelques-uns pour remporter des palmes, laissera s'accoupler et même procréer, avec tous les ménagements possibles, ceux destinés à faire de nombreux concours.
Cela les incite à rentrer au colombier plus rapidement, ils s'orienteront mieux et sont moins sujet à se perdre. Seulement n'oubliez pas que le jeune accouplé n'est plus jamais tranquille, il se fatigue, il mange très peu et son développement en souffre.
Le jeune mâle accouplé fournit des efforts inouïs au détriment de sa santé, tandis que la pigeonnelle, qui pond pendant la saison d'entraînement, s'épuise !
Il est donc préférable de na pas accoupler les sujets sur lesquels on fonde de l'espoir et de retenir pour l'année suivante ceux qui arrivent en tête plusieurs fois dès le début.
Salon Joseph