Le 11 Novembre des pigeons messagers
Source Nouvelle République
Publié le 12/11/2020 à 06:25 | Mis à jour le 12/11/2020 à 06:25
Le quartier Marescot de Montoire a abrité une compagnie militaire de colombophilie.© (Photo collection privée)
On l’a oublié mais Montoire abrita dans le quartier Marescot une compagnie colombophile section du 8e Régiment de transmissions des armées basé à Versailles. Au lendemain du 11 Novembre, de quoi rappeler l’histoire devenue légende du pigeon « Vaillant » né en Picardie mais qui aurait pu passer une retraite bien méritée à Montoire…Ce pigeon que l’après-guerre a hissé au rang de héros fut naturalisé et est toujours présenté au musée colombophile du Mont-Valérien près de Paris. Une plaque est aussi apposée au fort de Vaux reproduisant la dépêche qu’il a véhiculée. Le 4 juin 1916, il serait le dernier pigeon envoyé du fort de Vaux par le commandant Raynal. En pleine bataille de Verdun, face à la 50e division allemande, le commandant demandait des secours. « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite communication optique par Souville qui ne répond pas à nos appels. C’est mon dernier pigeon… » Le messager ailé, désorienté par les explosions, n’arriva à son pigeonnier de la citadelle de Verdun à huit kilomètres de là que 17 heures plus tard, rendant inutile cet appel. Pourtant, il devint une légende. Lui a été décerné le diplôme de la bague d’honneur et une citation à l’ordre de la Nation et une mise en avant lors d’une exposition d’aviculture au Grand Palais de Paris en 1920. « Malgré les difficultés énormes résultat d’une intense fumée et d’une émission abondante de gaz, il a accompli la mission dont l’avait chargé le commandant Raynal, unique moyen de communication de l’héroïque défenseur du fort de Vaux, il a transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de cet officier fortement intoxiqué et est arrivé mourant au colombier. »Bagué 787.15, il s’agissait en fait d’une pigeonne comme le rappelle le commandant Raynal dans ses écrits militaires qui parle cependant du « pigeon Vaillant, héros de Verdun ». Pour certains, Vaillant est mort ajuste après, épuisé par ce vol au milieu des gaz. Pour d’autres, il aurait pris une retraite paisible à Montoire au quartier Marescot et ne serait mort qu’en 1937…