Motivation du pigeon

La MOTIVATION de nos PIGEONS par Jean-Pierre Bourgon

Tout d'abord, un peu de réflexion :
. Pas de victoire si la mue ne s'est pas effectuée dans de bonnes conditions !
. Pas de victoire sans une bonne sélection !
. Pas de victoire sans un bon élevage !
. Pas de victoire sans une alimentation équilibrée et rationnelle !
. ET PAS DE VICTOIRE sans la motivation du colombophile lui-même !

Ces vérités, qui depuis des années sont des évidences confirmées, ne sont pas perçues avec tout le sérieux nécessaire par certains d'entre nous.

Il est ridicule de croire ou de prétendre qu'il existe des moyens ou des petits trucs "secrets " pour faire, du jour au lendemain, de votre colonie une colonie " champion " !
Mais pourtant, il existe des petits " trucs " dans le jeu des jeunes. Comme augmenter le nombre d'œufs à couver, placer un bourdon dans un œuf vidé, accoupler 2 femelles au même mâle, placer un jeune dans le nid, etc… On peut faire quelques prouesses avec ces " enfantillages " mais laissons tout aller naturellement.

Selon certains, notre préoccupation majeure n'est pas dans le sens de " faire sortir son bon pigeon ", le premier du panier, mais bien dans celui de l'avoir amené dans la meilleure condition physique possible lors de la mise en loge aux concours pour " briller " sur la feuille des résultats sur telle ou telle concours… selon ses ambitions.
Selon la " classe " plus ou moins bonne de ses sujets, tout colombophile doit s'efforcer d'obtenir, d'amener cette " bonne condition " (cette forme puisque c'est bien d'elle que nous parlons) dans son équipe de voyages… en laquelle un ou plusieurs de nos amis ailés partiront en super condition à un concours.

Chez nos pigeons voyageurs avec leurs instincts de bêtes, c'est à nous de créer chez eux cette motivation nécessaire qu'ils ne peuvent acquérir d'eux mêmes.
Le veuvage et ses nombreuses variantes, le célibat, sont des motivations pour le pigeon voyageur. Le naturel également avec ses nombreux petits trucs tels que couvage sur des œufs frais, de 8 jours, de 15 jours, petits jeunes de 3 à 15 jours, jalousie, etc… sont aussi autant de motivation pour revenir vite et voler la tête d'un concours.

Mais revenons aux problèmes de veuvage car bon nombre d'entre nous pratique cette méthode car moins contraignante.
Selon Prof, quels sont les ennemis du veuf ?
. L'atmosphère inquiète du colombier (un chat qui rôde, une fouine dévastatrice, rat ou souris) excite notre pigeon qui épuise inutilement et lui fait brûler ses réserves.
. La proximité des femelles veuves, que les mâles entendent appeler à nid.
. La vue pendant la journée d'autres pigeons non accouplés.
. Le fait d'aller trop souvent au colombier, trop montrer les femelles est fatal et met beaucoup de colombiers hors forme après quelques semaines seulement.

La plupart des débutants et même d'anciens colombophiles commettent encore la même faute : sans soleil et sans air, la super forme est impossible à produire au pigeon ! Sans calme, pas d'appétit, et sans manger… on meurt ! Pour tenir les pigeons calmes, faisons l'obscurité et pour donner du soleil, faisons de la lumière ! Marions ces deux vérités et disons qu'en début de saison, il ne faut pas faire l'obscurité au colombier tant que la forme n'est pas présente car cela ne fera que retarder la venue de celle-ci.

Dans un lot de veufs de valeur à peu près semblable, il est difficile de prédire le jour de la mise en loge quels seront les premiers inscrits. Etre observateur ! (voir sans être vu). Généralement tout pigeon a un tic qu'il manifeste plus fréquemment ou plus vigoureusement lorsqu'il est au summum de sa condition nerveuse. Les uns s'élancent du plancher à leur casier cent fois par jour ; d'autres, maîtres d'une partie du plancher n'y tolèrent aucun de leurs congénères ; et certains, deviennent conquérants et cherchent à attaquer leurs voisins, etc… Mais c'est surtout à la volée que le sujet en grande forme montre sa brillante condition : par la hauteur de son vol, la durée de ses ébats, la grâce et la puissance avec lesquelles il manœuvre ses ailes, son attitude lorsqu'il est retombé au toit, sa façon aussi de franchir en bolide l'entrée du colombier pour regagner son casier. Chaque veuf demande a être observé si l'on tient à connaître son comportement particulier lorsqu'il est en grande forme.

Pour réussir en colombophilie, l'amateur dispose de plusieurs atouts. Qui pense atout pense jeu de hasard ! Certes, nous savons que le hasard fait parfois bien les choses, mais cela n'arrive qu'en de très rares occasions vraiment providentielles.
Donc des atouts mais des atouts de maître :
. Le pigeon, insensible au luxe mais aime ses aises et un certain confort. Mieux vaut un vieux colombier construit avec des matériaux dits de récup qu'une installation trop grande, froide et où l'air est insuffisant la lumière insuffisante.
. Beaucoup d'air et de clarté, il aime se chauffer au soleil sur un perchoir ou une case à lui tout seul.
. La santé est le bien le plus précieux de toute existence.
. C'est par l'entraînement continu que tout travail devient facile et moins contraignant. . Grâce à lui, notre pigeon voyageur peut réaliser performances et exploits.
. Ce n'est pas la quantité de la nourriture qui compte mais bien sa qualité et sa parfaite assimilation par l'organisme de notre pigeon voyageur.
. Il n'y aucune relation de cause à effet entre la forme corporelle, le physique du pigeon et ses aptitudes naturelles psychiques, de même avec les teintes des yeux et du plumage. Mais il existe certains traits qui dénotent la reproduction et ses facultés à voler plus ou moins rapidement.
. Selon les lois de l'hérédité, le fils ressemble à la mère et la fille au père. Si nous voulons élever de bons mâles pour le voyage, nous nous efforçons donc de les produire par des femelles de grande qualité reproductive et vice versa.

Jean-Pierre Bourgon