René Dengreville coache, dorlote et soigne ses marathoniens volants

René Dengreville, avec "Aimée", lance l’entraînement de ses athlètes.

René Dengreville, avec "Aimée", lance l’entraînement de ses athlètes.

Publié le 07/04/2021 à 05:05 , mis à jour à 05:08 https://www.midilibre.fr/2021/04/07/rene-dengreville-coache-dorlote-et-soigne-ses-marathoniens-volants-9472743.php

Une passion fusionnelle lie le colombophile à ses pigeons sportifs.

René Dengreville est tellement fusionnel avec son team de pigeons voyageurs et sportifs que raconter leur quotidien est une éclaircie dans cette période contraignante. La dernière aventure du coach, privé de concours sur longues distances avec son équipe, mériterait un film. Il raconte "Une pigeonne est née fin 2019. Ce n’est pas un conte de Noël. Elle est venue vers moi, je ne l’ai pas repoussée. Dès lors une communication s’est établie. Elle accourt en marchant, en volant, se pose sur ma tête ou sur mon épaule. Je l’ai baptisée Aimée. Elle me rejoint quand je suis assis pour observer ses congénères, suis nos activités d’humain dans la maison par la fenêtre."

Réné poursuit par une anecdote : "Aimée ne supporte pas la proximité de ma femme, Marie-Annick. Ce prénom ne m’est pas venu par hasard et c’est une histoire qui commence. Un mâle a séduit Aimée et elle a pondu. Cet événement n’a pas brisé notre lien. "

René est privé de compétitions avec ses athlètes ailés habitués à de très longues distances comme Bruxelles-Les Angles. En cause, la pandémie Covid mais aussi la grippe aviaire propagée par les oies sauvages.

"Je suis devenu une sorte de pro de la santé"

"Je suis devenu une sorte de pro de la santé", lance-t-il en riant et en montrant son matériel et ses produits médicaux. " Chaque colombophile licencié se doit de faire des contrôles vétérinaires. Aussi, je vaccine mes cent pigeons selon des règles strictes. J’établis un relevé officiel comme dans un centre de vaccination d’aujourd’hui. Je leur administre des vermifuges et, petit plus, je suis aussi leur pédicure pour protéger leurs pattes."

Travail harassant car il faut assumer leurs entraînements quotidiens de marathoniens volants. "Si la situation redevient à peu près normale, il faut qu’ils soient en forme dès avril. Mes déplacements en voiture sont réduits à 10 km et m’obligent à trouver un espace pour les lâcher."

En attendant, les escapades volantes démarrent des Angles. Les oiseaux sont "des êtres sensibles. Ils sentent que le lâcher va démarrer et s’excitent. Ils ont en tête le parcours et la durée". Les volières s’ouvrent, les plus jeunes en tête, impatients. "Il faut s’émerveiller de ce que la nature nous donne", conclut René.

CORRESPONDANT